En France, la reprise du bâtiment se consolide | de Andrea Cusi

Après quatre ans de dynamiques négatives, la tendance du bâtiment en France est de nouveau à la croissance, poussée par l’excellente performance des investissements dans le secteur résidentiel qui ont augmenté de presque 4% par rapport à 2015, atteignant les cent milliards d’euros. Signal positif également du côté des permis de construire qui, avec une augmentation de 11% (+ 43000000 unités) reviennent à des niveaux plus élevés qu’en 2013.

Et encore, les nouveaux chantiers reprennent, avec + 4% en 2016 par rapport à 2015, confirmant le démarrage d’une nouvelle phase pour le bâtiment résidentiel. Les trois prochaines années, en effet, la tendance à l’expansion devrait se consolider : selon les estimations, les investissements dans les constructions résidentielles augmenteront de 4,5% en 2017, 3,5% en 2018 et 2,9% en 2019, dépassant les 110 milliards d’euros.

Le gouvernement français a pris plusieurs mesures pour stimuler le secteur du bâtiment. Il a relancé les facilités fiscales sur l’achat d’immobiliers destinés à la location, en remplaçant le dispositif Duflot par le dispositif Pinel, plus favorable et plus souple.

Pour favoriser l’investissement dans l’immobilier, le prêt à taux zéro (PTZ) a été renforcé, dans le but de soutenir les catégories les plus économiquement faibles, notamment les jeunes, pour la construction et l’achat de la première maison.

D’autres facilités ont été destinées au marché de la rénovation, avec des dégrèvements d’impôts pour les travaux de renouvellement énergétique des bâtiments qui ont guidé également l’inversion de tendance du secteur non résidentiel.

En 2016, ce secteur enregistre une augmentation de 1,5% et atteint les 62,5 milliards d’euros. On prévoit une croissance plus intense dans les trois prochaines années, avec une augmentation annuelle de 2,5% environ, grâce à des investissements aussi bien publics que privés, régénérés par une situation macro économique plus favorable et par la fin des politiques de réduction des coûts.

Les investissements effectués par l’administration publique augmentent de nouveau, après trois ans consécutifs de contraction. Ces dynamiques influencent positivement également le secteur du génie civil qui, en 2016, casse la tendance négative et confirme substantiellement la valeur des investissements enregistrée en 2015 (42,5 milliards d’euros), renvoyant le début de la reprise à l’an prochain.

 

Depuis 2017, on attend en effet une croissance du génie civil – pendant au moins trois ans – avec un taux d’environ + 3% de moyenne, qui se rapproche des 50 milliards d’euros.

Selon les prévisions, la croissance sera soutenue par la construction de nouvelles infrastructures, telles que les routes, les lignes ferroviaires à grande vitesse et le transport public. Un encouragement supplémentaire devrait arriver de projets de l’UE desquels on attend des investissements dans les infrastructures et l’innovation.

En général, grâce à l’amélioration globale de la situation économique et à une politique économique stimulante, le marché des constructions en France a entamé depuis l’an dernier une reprise progressive, rompant la tendance de récession qui sévissait depuis plusieurs années.

En 2016, le total des investissements dans le bâtiment se chiffre à 204 milliards d’euros, soit + 2,4% par rapport à 2015. Pour les années à venir, on attend une croissance de + 3,5% pour 2017, + 3% pour 2018 et + 3% pour 2019, totalisant 225 milliards d’euros d’investissements.

Le nouveau départ du bâtiment résidentiel devrait également garantir une reprise de la croissance des consommations de carrelages céramiques, en remontée depuis l’an passé (+ 2,4%) après quatre années consécutives de fléchissement.

La consommation de carrelages en 2016 s’élève à presque 115 millions de mètres carrés, dont seulement 12% sont produits en France. Les 82% restants sont donc importés de l’étranger, principalement d’Italie (44%) et d’Espagne (34%). Pour les deux prochaines années, on attend de la consommation de carrelages céramiques une dynamique expansive, respectivement de + 2,2% en 2017 et + 2,7% en 2018. Les estimations laissent penser que ce seront les fournisseurs étrangers qui profiteront le plus de cette dynamique, en augmentant la part des importations françaises jusqu’à presque 90% des consommations.