Vivre le paradoxe, en attendant des jours meilleurs | de Andrea Serri

L’industrie italienne de la céramique vit l’un des paradoxes les plus étranges de son histoire. D’une part, elle reçoit des commandes d’Italie et des autres pays du monde et, de l’autre, elle souffre d’une forte hausse des coûts de tous les facteurs de production, à commencer par l’énergie, ce qui crée des situations dans lesquelles il est parfois impossible de s’approvisionner en matières premières ou de disposer de certains services.

La période de confinement a laissé en héritage, à l’échelle mondiale, une attention accrue aux environnements dans lesquels les gens vivent et travaillent, où la facilité de nettoyage et d’assainissement – même répétée dans le temps – est désormais considérée comme une exigence primordiale. En ce sens, la céramique italienne est en mesure de fournir une réponse adéquate, grâce aux particularités et aux caractéristiques techniques et physiques des matériaux, auxquelles s’ajoutent d’autres aspects tels que la durabilité, l’inertie, la non-absorption et l’ignifuge. Le marché mondial recherche la céramique italienne parce que c’est un matériau moderne, qui est capable de caractériser et de mettre en valeur les surfaces sur lesquelles il est posé tout en garantissant la durabilité de l’environnement.

La phase qui a suivi le confinement nous a légué également la forte croissance de l’économie mondiale (+ 5,8 % en 2021) qui, bien qu’avec une intensité variable, a touché tous les pays du monde. Cette expansion a entraîné une surchauffe des prix de tous les facteurs de production, sous l’effet d’une forte demande, accompagnée parfois de spéculation. Le coût du gaz méthane est aujourd’hui plus élevé de 400 % par rapport à la situation avant la pandémie, en raison de la demande croissante de la Chine et de plusieurs facteurs géopolitiques, tandis que certaines matières premières et certains services logistiques ne sont plus disponibles sur le marché. Cette situation met à rude épreuve l’activité des entreprises de céramique, et pas seulement.

L’espoir pour l’année qui vient est que les brillantes performances de la demande en céramique italienne ne soient pas limitées par la cherté de l’énergie ni par d’autres criticités. Il s’agit non seulement de protéger l’emploi de qualité sur nos territoires, mais également de faire apprécier aux consommateurs du monde entier la beauté et la valeur de ce pays que The Economist a proclamé meilleur pays du monde 2021.

 

Décembre 2021